Rentrée scolaire: Les surcharges des mototaxis ont repris de plus belle.

 

Depuis la reprise des cours dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire, les élèves s’agglutinent à cinq, quatre, trois sur une moto, faisant fi des risques encourus.

Il n'y a pas d'âge pour la surcharge
Il est 07H00 dans la ville de Bertoua, au carrefour dit « du commissaire » à Monou II, le bruit des motos est assourdissant, les aller-retours des moto-taxis se succèdent. A six, cinq ou quatre sur une moto, les conducteurs de moto transportent les élèves à leurs établissements respectifs. Une scène surprenante pour les nouveaux venus dans la ville, mais ici à Bertoua, c’est la routine. « Nous sommes habitués à ce genre de scène, pendant les rentrées scolaires, c’est très fréquent. Le moto taximan fait son pointage et les enfants ne trouvent pas de mal à prendre une moto avec leurs camarades même s’ils sont cinq d’autant plus qu’ils sont dans le même quartier. Cette mentalité est tellement ancrée que tu ne peux donner des conseils de sécurité ni au mototaximan, ni aux élèves qui s’attroupent sur une moto », explique Jean-Marc, un passant.

Plus loin la scène se poursuit, cette fois, avec une mère de famille qui installe ses cinq enfants sur une moto. Pour cette dernière la confiance est déjà installée. « C’est un bon motoman, il conduit mes enfants à l’école depuis deux ans et rien n’est arrivée car ils sont devenus comme les siens. Il roule doucement et prend toutes les précautions pour les laisser et ramener à bon port », confie Bernadette.

Pour Simon, étudiant dans une université de la ville, la rareté et la cherté des taxis sont avantageux pour les mototaximen et permettent à ses derniers de s’imposer dans le domaine du transport.

Un système bien ancré

Toutefois dans la ville, il est exclu de porter deux à trois personnes sur une moto. Une règle qui ne semble pas s’appliquer aux élèves, au regard des surcharges récurrentes enregistrées durant les rentrées scolaires. Une période dite de pointage pour les mototaximen. « Nous gagnons plus pendant cette période. Je peux porter cinq élèves à 500 francs CFA tandis si j’avais porté d’autres passagers, ils auraient non seulement payé 200 francs CFA pour la même distance, mais auraient refusé qu’on les bâche », révèle Amadou, un mototaximan.

Dans ce système la sécurité n’est pas le premier élément auquel l’on pense. D’après Ousman, même avec un client, on peut avoir un accident. « Si on commence à penser aux potentiels accidents, le mieux serait de changer de métier, et même dans toutes activités, il n’y a pas de risque zéro. On prend juste nos précautions. Moi par exemple je ne file pas et je porte au trop quatre passagers en cette période », se justifie-t-il.       

Le regard indifférent des parents et des autorités en place, semble renforcer et valider cette dangereuse pratique. Rares sont les contrôles effectués par ces derniers. Selon un taximan, du moment où tu as tous tes papiers et que les passagers sont d’accord, il n’y a pas de problèmes à ce que la surcharge soit effectuée.

Patricia Nya Njaounga

Commentaires

  1. la triste realite de notre pays . au moins que le gouvernement arrange les routes

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    1. c'est vrai qu'il y a un problème de route mais pour le cas d'espèce ce sont les mentatlités qu'il faut revoir

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  2. 🤦😥😥😥 terrible

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  3. C'est vraiment triste. Il y a-t-il des statistiques sur les accidents de moto taxis et leurs causes ? Est-ce qu'il y a des études qui met en évidence l'augmentation des risques d'accidents liée à la surcharge sur les moto taxis ? Quels sont les raisons principales qui poussent à cette pratique ?

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