Les journalistes face aux perdiems

Ils sont nombreux ces hommes de médias qui, pour une couverture de cérémonie sont prêt à bagarrer pour une somme de 5000 à 10.000fCfa voir plus. Les perdiems ou encore les « gombos » sont des sommes remises à chaque médias pour une couverture d’évènement. De nos jours cette somme est revendiquée par les journalistes, qui vont jusqu’à l’exiger pour la parution ou la diffusion d’un événement dans leurs organes. Cette chasse médiatique à l’argent est de plus en plus connue par la société camerounaise. De ce fait certains journalistes sont appelés des hiltoniens. « Le mot hiltoniens est utilisé pour qualifier les journalistes qui passent leur journée à l’hôtel Hilton. Ils sont à la quête de diverses cérémonies pour avoir des perdiems. Ces journalistes se distinguent des autres car ils sont toujours à l’affût des 2000 ou 5000 francs Cfa que la cellule de communication d’une cérémonie pourra leurs offrir » souligne un passant. Selon un journaliste, ces personnes sont souvent qualifier de journaliste amateur car « ils ont été formé dans le tas et n’ont aucun diplôme lié à la communication ».
Lors des évènements, ces « journalistes » vont jusqu'à signer dans les listes de présence alors qu’ils n’appartiennent à aucuns médias attendus. « Je suis arrivé un peu en retard pour la couverture de cette concertation des chefs d’entreprises et quand je veux entrer en salle on me dit qu’il y a déjà une personne qui couvre l’évènement à ma place alors que je suis le seul journaliste envoyé par la rédaction » confit un journaliste. Un problème donc se plaint certains journalistes qui n’arrivent pas à honorer les demandes de couvertures. « Je suis obligé d’attendre dehors alors qu’une autre personne occupe ma place. Je vais essayer glaner quelques informations à la fin de la concertation » ajoute-t-il. En approchant de ces journalistes en quête d’argent, fort est de constater que la base du problème vient du salaire qui leur est octroyé. « Pour un journaliste, à la fin du mois je touche 30.000 fCfa. Je peux vous affirmer que ça ne nourris pas une famille de trois enfants. Alors on se tourne vers les cérémonies pour un complément de salaire » affirme un hiltonien, lors d’une conversation entre amis. Pour ces personnes, la somme offerte comble l’absence et/ou le peu d’argent donné par la rédaction pour les frais de reportage. Par contre, selon leurs confrères « ces journalistes sont entrés par effraction dans le métier et ce n’est sûrement pas la passion qui les motivent ». Pour eux, si l’on veut un métier qui rapporte bien, ce n’est surement pas vers le journalisme qu’il faut se tourner et c’est l’erreur que ces derniers commettent. « Dans le métier de journalisme on rencontre beaucoup qui n’ont pas fait de formation. Quelqu’un sort du quartier et devient journaliste juste parce qu’il a une bonne voix. A la rédaction on est obligé de travailler pour deux parce qu’il faut toujours corriger leurs articles » souligne un professionnel du métier. De ce fait, l’on se demande pourquoi les camerounais ne font plus trop confiance aux informations diffusées ou parues dans les médias.

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