L’état de la corruption au Cameroun

La corruption, un fléaux qui mine le Cameroun. Une maladie donc souffre l'etat et donc le constat est criant,au regard des observations sur la corruption et le détournement des deniers publics établies par des organes et des organisations étrangères.
Des enquêtes suivies d’arrestations des dignitaires du régime ont commencé à être effectués. Mais malgré la volonté d’instaurer un climat de droiture au sein du système, ces fléaux n’ont pu baisser. Ainsi de 1997 à 2012, les arrestations s’intensifieront sur le territoire camerounais et au moins une dizaine de dignitaires du régime seront écroués soit à la prison centrale de Nkondengui, soit dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED). Dans toutes ces mouvances d’arrestations, la presse camerounaise jouera le rôle de relayeur entre les dirigeants du régime et le peuple. C’est ce qui peut expliquer l’intrusion de la presse dans les interpellations des dignitaires de la république. Une actualité permanente depuis 1997, début de cette série qui a commencé par l’arrestation de l’ancien Secrétaire général de la Présidence de la république, Titus Edzoa. Et depuis ce temps, a déjà vu atterrir derrière les barreaux plusieurs hauts dignitaires de la république. Mais la série s’est poursuivie avec plus de vigueur en 2005, sous le nom d’Opération Epervier, baptisé ainsi par la presse. Avec la création d’une Commission Nationale Anti-corruption (CONAC), mis sur pied dans un contexte marqué par une difficile lutte contre la corruption, après que Transparency international, une Organisation non gouvernementale allemande, ait classé le Cameroun au premier rang des pays les plus corrompus du monde. Cette première phase de l’Opération est allée jusqu’en 2007, a vu tomber dans les filets de la justice, Emmanuel Gérard Ondo Ndong (ancien Directeur général (Dg) du Feicom). Il a été inculpé pour le détournement de 26 milliards de francs CFA. Depuis près d’une dizaine d’arrestations ont été effectués.
La presse pour sa part suit méthodiquement les enquêtes, puis les arrestations menées par la Conac. Ainsi plusieurs articles paraîtront au fil des retombées sur les différentes affaires. Suite au différents remous que cela à entraîner dans l’opinion public, les médias ne manquent part de prendre avantage sur le sujet. Plongeant parfois dans le sensationnel, au nom de la conquête du lectorat pour avoir un grand nombre de lecteur. Et quant à d’autres, ils se placeront en juge et jury de «l’affaire». Pour tout un chacun, c’est l’occasion de se faire remarquer. Ce qui pousse une grande majorité de médias à tomber dans la diffamation et l’injure. Ainsi on rencontre dans les «Une» tel que le journal Anecdote, les titres: La liste des femmes de Marafa, (en nommant des hommes) Les clubs homos de Marafa en présentant un présumé coupable en caleçon et autres. De ce fait, chaque jour la chasse aux informations est lancée pour les uns et «l’imagination» est appliquée par les autres. Dans tous ces rebondissements sur l’Opération épervier, le réel problème du publique camerounais reste le remboursement des sommes détournées. Sur ce plan les propositions bien que différentes tablent sur cette même idée. « Je pense que cela ne sert à rien d’arrêter des gens en sachant qu’ils ne remettrons jamais l’argent détourné. Toutes ces arrestations restent folklorique et deviens selon moi une sorte de règlement de compte au sein du gouvernement » affirme un passant. Dans d’autre cas, l’on apprécie ces arrestations. « Tous ces gens que l’on met en prison c’est un bon début. Mais quelle est la suite à tout cela ? L’argent des contribuables est utilisé par une famille alors que la famille même de celui qui a contribué en payant des taxes et autres souffre. Au lieu qu’on utilise toute notre énergie à les arrêter, l’on devrait tirer la moitié de cette énergie pour s’atteler sur le comment récupérer cette argent » souligne Guillaume Mendouga, un étudiant. En réponse à cette demande de remboursement, Ives Michel Fotso, l’un des détenus prévoit le remboursement de la somme qu’il a détourné. Une décision qui donne espoir aux citoyens camerounais quant à un réel remboursement des milliards détournés. Les détourneurs et les différents montants Au cours de toutes ces périodes (phase I et II), l’Etat du Cameroun à travers l’Opération Epervier a mis sous les barreaux, les personnalités du régime. Ainsi, dans le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale du Cameroun (Feicom) : 26 milliards, vingt-deux personnes inculpées (avec des peines allant de dix à vingt ans d’emprisonnement), dont Emmanuel Gérard Ondo Ndong, le Directeur général (Dg). -La Société immobilière du Cameroun (SIC) : 4,7 milliards, huit personnes condamnées, dont Gilles-Roger Belinga, Dg. -Le Direction des impôts : 2 milliards, quatre personnes détenues, dont Polycarpe Abah Abah, ancien ministre de l’Économie et des Finances. -Les Fonds de l’Onusida : 700 millions, sept personnes poursuivies, dont Urbain Olanguena Awono, ministre de la Santé publique, interpellé en 2008. -Le Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) : 969 millions, deux personnes détenues, dont Zacchaeus Mungwe Forjindam, Dg et Jean Simon Ngwang, ex directeur financier du Cnic. Il leur est reproché d’avoir distrait ces fonds au sein du Cnic. -Le Crédit foncier du Cameroun : 9 milliards, vingt et une personnes condamnées, dont Joseph Edou, Dg. -La Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) : 900 millions, six personnes détenues, dont Jean-Baptiste Nguini Effa, Dg. -L’affaire Albatros : estimé à plus de 22 milliards, quatre personnes arrêtées en 2008, dont Jean-Marie Atangana Mebara, Secrétaire général de la présidence, Jérôme Mendouga, ambassadeur du Cameroun à Washington, Hubert Otélé Essomba, représentant au Cameroun de la Société britannique Aircraft Portfolio Management (APM). Yves Michel Fotso, ancien directeur général de Cameroon Airlines, les rejoint à Kondengui le 1er décembre 2010. -L’affaire Cameroon Airlines estimée à 127 milliards a entraîné l’interpellation de Paul Gabriel Ngamo Hamani, administrateur provisoire de l’entreprise. -L’ex-maire de la commune de Njombé Penja de Douala, Paul Eric Kingué accusé d’avoir détourné l’argent destiné à l’installation d’un réseau d’eau Snec à la commune de Penja. -Le Port autonome de Douala (PAD) : 12 milliards, treize personnes condamnées, dont Édouard Etondè Ekoto, président du conseil d’administration, Alphonse Siyam Siwé, ministre de l’Eau et Dg du PAD, François Marie Siéwé Nitcheu, directeur des infrastructures portuaires. -Le Ministère des Travaux publics: 7 milliards, Dieudonné Ambassa Zang, ministre et député principalement visé est en fuite.

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