Sécurité: Le Hcr veut contrôler les réfugiés au Cameroun
Une opération de
vérification et d’enrôlement biométrique a débuté mardi 15 décembre par Yaoundé
et se poursuivra sur l’ensemble du territoire national.
Assurer
une meilleure protection et assistance aux réfugiés concernés par la mise à
jour des données des personnes vérifiées, avoir des données claires sur les
personnes vulnérables et faciliter ainsi la prise en charge et l’assistance à
ces personnes à besoins spécifiques. Tels sont là quelques objectifs visés par
le Haut-commissariat des réfugiés (Hcr) et le gouvernement du Cameroun, dans l’opération
de vérification et d’enrôlement biométrique des réfugiés et demandeurs d’asile
vivant au Cameroun. Selon Khassim Diagne, représentant du Hcr au Cameroun,
l’opération d’enregistrement des données biométriques sera couplée à un
programme de vérification physique des réfugiés et demandeurs d’asile installés
au Cameroun. «Cette opération de vérification nécessitera le déplacement individuel
de chaque réfugié vers les sites identifiés par le Hcr et permettra une mise à
jour de la cartographie des réfugiés par critères de vulnérabilité, zones
d’habitation, niveau de scolarisation et activités socioprofessionnelles», explique-t-il.
Le Hcr au travail |
Ainsi
venus en famille ou individuellement, c’est en file indienne que les réfugiés
et demandeurs d’asile s’enregistrent,
mettent à jour et complètent leurs données afin d’obtenir de manière
biométrique, la «carte d’identification de réfugié». Vérification, interview,
prise des empreintes digitales et des données de l’iris, et le contrôle de
qualité, pour Paul Bakoyogo, réfugié sud soudanais arrivé au Cameroun depuis
2012, l’opération est une aubaine puisque cela permet d’être à jour au regard
des multiples confusions enregistrées par le passé. Des confusions établies au
regard des cas d’abus notés par le Hcr au Cameroun. D’après Khassim Diagne, ces
situations étaient dues au fait que l’opération du Hcr Cameroun n’était jusqu’à ce jour pas
dotée de systèmes d’enregistrement et de lecture par machine des données
biométriques des réfugiés enregistrés. «Des
cas d’abus pour le bénéfice des assistances et des fraudes documentaires
étaient dès lors perpétrés par des individus indélicats, qui n’avaient point
besoin de protection internationale», souligne le représentant du Hcr au
Cameroun.
Suivant
le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la
décentralisation (Minadt), les données fiables et actualisées qui seront
disponibles à l’issus de l’enregistrement serviront entre autre à une meilleure
programmation des interventions clés, des actions selon les besoins, afin de mieux cibler les catégories. L’occasion
pour Mamadou Moussa, l’un des réfugiés présent, de présenter ses misères à
l’institution onusienne. Ne parlant que l’arabe, ce dernier explique ses
difficultés à trouver du travail et propose à l’institution d’installer un
programme d’insertion à travers un apprentissage de la langue nationale.
L’opération
ainsi lancée, se déroulera dans toutes les régions abritant les réfugiés. De ce
fait, les équipes du Hcr se rendront successivement dans les régions du Centre,
le Littoral, l’Adamaoua, le Sud-Ouest, l’Est, le Nord et s’achèvera dans la
région de l’Extrême Nord en septembre 2016.
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