Vih: Les vains combats de Mama Fouda



Malgré les nombreuses stratégies mises sur pied dans la lutte contre le Vih, le pourcentage des personnes de 15 à 49 ans infectées de 2011 à 2015 ne recule pas.
Selon André Mama Fouda, ministre de la santé publique, le taux de prévalence du Vih/Sida au Cameroun est de 4,3%. Des pourcentages inchangés depuis 2011 comme le démontre le rapport national de suivi de la déclaration politique sur le Vih/Sida Cameroun (Global Aids response progress) du Comité nationale de lutte contre le Sida (Cnls) de Juin 2015. Dans le descriptif de l’épidémie, le Cnls souligne que «La dernière Enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples (EDS-MICS), réalisée en 2011, révèle que la prévalence du VIH dans la population générale (15-49 ans) est de 4,3%».
Pour Stéphane Biatcha, secrétaire exécutif des Synergies africaines, malgré les progrès important réalisés dans les domaines de la prévention, la prise en charge et le soutien, «la pandémie de Sida demeure la grande épreuve de notre temps».  Ainsi en 2015, au regard de toutes ces stratégies mises en place au Cameroun, les statistiques de juin 2015 du Cnls, montre que le taux de prévalence du VIH/Sida est de 4,3 % chez les populations âgées de 15 à 49 ans, soit 650 000  à 660 000 personnes vivant avec cette pandémie, 350 000 orphelins du Sida. Avec  160 000 personnes qui sont sous traitement dont 6 000 enfants. Ainsi face à la «gratuité et la disponibilité des Arv, la mise en place de l’option B+ visant à mettre systématiquement les femmes enceintes séropositives sous traitements antirétroviraux, la pandémie continue de courir. Et malheureusement les jeunes notamment les jeunes filles demeurent les principales victimes», déplore Stéphane Mbiatcha.
Mama Fouda, les vains combats
D’après Francine Fouda, représentante du Réseau camerounais des personnes vivant avec le Vih, «l’application des textes sur l’accès au soin et traitement, l’accessibilité de la charge virale et le test de résistance n’est pas encore à la bourse du plus pauvre. Ce qui constitue aujourd’hui un défi majeur pour l’efficacité et traitement. Sans oublier la promotion des droits dans le contexte de cette pandémie qui fait révéler des manquements graves de l’injustice sociale». Elle appuie notamment que les antirétroviraux 3e lignes ne sont pas encore disponible.
Le nouveau projet de Mama Fouda
Face aux statistiques, le ministre de la santé publique (Minsanté) dans son plan stratégique de lutte contre le Vih/Sida veut passer de 160.000 personnes sous traitement à 260 000 d’ici décembre 2017. Pour André Mama Fouda,  le Cameroun est à la croisée des chemins dans la lutte contre cette pandémie. Ainsi le pays devrait «absolument» s’intégrer à la nouvelle approche de l’Onusida qui vise à faire en sorte que 90% des populations soient testées et connaissent leurs statuts, 90% des personnes notées séropositives soient mises sous traitement et que toutes ces personnes suivent bien leur traitement, afin que la charge virale soit indétectable. «C’est pour cela que nous devrons dans toutes les administrations, dans tous les organismes nous approprier la lutte et surtout promouvoir les dépistages. C’est ainsi qu’en 2016 nous allons acquérir 10 unités mobiles complémentaires pour les porter à 21 unités et permettre donc à ce que les campagnes de dépistages soient quotidiennes. Nous devons mobiliser plus de ressources pour avoir des antirétroviraux. Nous savons que l’année prochaine nous aurons atteint le cap de 200 à 220.000 antirétroviraux».
Ainsi, le grand challenge selon le Minsanté, est de permettre à ce que la nouvelle population qui entre en traitement soit bien suivi. Il s’agira donc de décentraliser encore plus la prise en charge de 166 unités. Ce qui fera un total de 250 unités de prise en charge. «Nous pensons qu’il est maintenant temps que ceux qui ne veulent pas aller dans les hôpitaux s’aligner, puissent acquérir le traitement. Ainsi l’on va sélectionner dans une phase pilote des pharmacies qui pourront sous une approche contrôlée, vendre des antirétroviraux à ceux qui voudrait aller acheter librement. Mais sinon la gratuité reste totale dans ces 250 points de traitements et de distributions».

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