Journée mondiale de l’eau: Une célébration passée inaperçue



C’est dans une situation de manque perpétuel en eau potable, que le Cameroun a fait face à la journée mondiale de l’eau célébré ce 22 mars.

Riverains se ravitaillent en eau à Etoudi au carrefour du palais
Il est 6h à Etoudi au carrefour dit du palais, et déjà un rang de bidons, bouteilles et seaux vides s’est formé tout au long du trottoir. En ce dimanche 22 mars, journée mondiale de l’eau, c’est à contre goute que les populations des environs viennent se ravitailler en eau potable. Ici personne n’est au courant de la particularité de cette journée et n’en voit pas l’importance au regard de la rareté de l’eau qui perdure au fil des années. «C’est vraiment la journée internationale de l’eau ?» s’interroge Nadège d’un air étonné. «Et c’est pour célébrer quoi?» poursuit sa voisine en riant. Pour une grande majorité présente, c’est une chance de bénéficier de cette eau potable depuis plus de 3 ans que les robinets des environs sont à sec. 


Selon les quelques personnes présentent à ce seul point d’eau potable des environs du carrefour du palais, c’est une aubaine qu’il n’y ait pas foule ce jour. «Aujourd’hui il n’y a pas foule comme d’habitude parce que hier beaucoup on recueillit l’eau des pluies de vendredi et samedi. Grâce à ces pluies j’ai rempli mes réserves en eau pour la semaine et aujourd’hui je suis venu juste pour puiser de quoi boire parce que je ne peux pas boire l’eau de pluie» confie Jean Jacques, un étudiant. Bien que fluide en ce jour, l’approvisionnement en eau potable reste difficile pour ces personnes qui se lèvent entre 4h et 6h au plus tard, et parcourent de longue distance avec seau ou bidon sur la tête. «En semaine, on se lève le matin à 4h pour avoir une bonne place dans le rang et se servir rapidement bien que ce soit à 6h que l’on ouvre le robinet ici. C’est trop risqué et dangereux les allers et retours que nous faisons à ce carrefour. Les véhicules ici ne font pas attentions, donc nous risquons nos vies chaque matin quand nous traversons ce carrefour pour se ravitailler en l’eau» affirme Flora, une riveraine.  
Une longue distance à parcourir bidon en main
Pour les retardataires la situation est pénible au point de créer des astuces pour vite se servir. «L’eau c’est mon fonds de commerce. Je puise l’eau dans des bouteilles pour aller les revendre comme ici c’est gratuit. Quand j’arrive par exemple à 6h et qu’il y a du monde, je supplie ceux qui sont devant moi pour me laisser passer avant mais quand il refuse, je les appelle de côté pour leurs donner 100francs Cfa pour vite remplir mes deux bidons» explique une commerçante. Une situation donc tous espèrent le changement. D’après une grande majorité, il faudrait construire des forages ou des bonnes fontaines pour au moins décanter la situation.
 
Une Journée comme les autres
Les robinets sans eau, la rareté des forages, des eaux impropres à la consommation, c’est face à cette réalité que des millions de camerounais ont vu passé la journée mondiale de l’eau. Pourtant célébrée chaque année, cette journée de l’eau intervient à une période au Cameroun où l’eau est devenue une denrée qui se raréfie au fil des ans. Ainsi cette journée qui a pour objectif d’attirer l’attention sur l’importance de l’eau et de promouvoir la gestion durable des ressources en eau douce, est passée inaperçue.  

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