Essai du vaccin contre l’Ebola: Mama Fouda lance un appel à candidature



Le ministre de la santé publique a décrit ce 30 octobre lors d’un point de presse, les contours du recrutement et du suivi de l’essai vaccinal de la phase 2 du candidat vaccin contre cette maladie.
Quartiers, établissements de santé, universités, marchés. Tels sont là quelques endroits où seront lancés le recrutement des sujets volontaires à l’essai vaccinal de la phase 2 contre la maladie à virus Ebola (Mve). L’occasion pour le ministre de la santé publique (Minsanté) André Mama Fouda, de faire appel au volontarisme. «Ce point de presse permet à ce que tous les camerounais sachent qu’il y a des essais cliniques sur un vaccin. C’est déjà un mode de recrutement. Nous avons aussi des agents relais communautaires qui sont dans les communautés et qui ont le temps de s’asseoir, d’expliquer. Mais les deux centres qui accueillent les personnes volontaires sont: le Centre Pasteur de Yaoundé et l’hôpital régional de Bamenda. Et il y a tout un bâtiment restructuré qui devrait accueillir ceux qui viendraient», explique-t-il.
J'appelle au volontarisme
D’après André Mama Fouda, ces essais n’ont pas pour but de démontrer l’efficacité, «puisque le virus ne circule pas dans les pays qui font partir de l’essai de phase 2», mais d’évaluer la sécurité d’emploi et la capacité de l’organisme à fabriquer les anticorps suite à la vaccination. Ainsi, les 400 sujets de l’étude donc 200 par site, seront sélectionnés dans diverses communautés de Yaoundé et Bamenda, sur la base de critères bien établis. «Ces essais exigent que le sujet qui souhaite y participer soit en bonne santé. Aussi les candidats à l’essai bénéficieront gratuitement au départ d’un examen clinique et biologique approfondi ainsi que d’un suivi médical rapproché durant toute la durée de l’étude qui est d’un an», ajoute-t-il. Ainsi, la moitié des sujets sélectionnés recevra le premier jour, une dose unique de vaccin ChAd3-EBO-Z, par voie intramusculaire dans le muscle deltoïde du bras gauche, tandis que l’autre moitié recevra un placébo. «Les sujets ayant reçu le placébo au premier jour recevront le vaccin à 6 mois», souligne la note d’information du Centre Pasteur du Cameroun (Cpc).
De possible risque pour le sujet ?
Pour le Minsanté et le Cpc soutenus par l’Organisation mondiale de la santé, le candidat-vaccin n’est pas réplicatif puisqu’il ne contient aucun virus capable d’infection. «La modification génétique introduite empêche tout retour à l’état infectieux du vecteur. Par ailleurs, la protéine du virus Ebola produite après injection est non-infectieuse et non pathogène. C’est cette protéine qui est à l’origine de la réponse immunitaire protectrice recherchée », font-ils savoir. Mais le responsable de la santé publique souligne qu’au cours de la phase 1 testée au plus fort de l’épidémie notamment au Mali, Etats-Unis et en Suisse, de septembre 2014 à janvier 2015, «il s’est avéré que sur l’ensemble des personnes testées, il n’y a que 2,6 % qui ont présenté des effets» secondaires. «Et ces effets étaient une diminution de plaquette. Il n’y avait pas d’autres effets. Ces personnes sont suivies jusque-là», complète-t-il.
D’après ce dernier, des agents de relais communautaire établiront un lien étroit entre les équipes de recherches, les sujets et les autorités locales. «Pour ce qui est de la sécurité des sujets, une assurance a été contractée par le laboratoire GlaxoSmithKline (Gsk) spécialisé dans la production des vaccins, pour prendre en charge ou indemniser tout effet indésirable, grave et inattendu», soutient André Mama Fouda.   
Il faut noter que la dernière épidémie a touché 6 pays d’Afrique de l’Ouest au mois de décembre 2013. Au 30 septembre 2015, 28324 cas ont été déclaré avec une létalité de 40% soit 11296 décès enregistrés.

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