Drépanocytose: Près de 350.000 personnes touchées par la maladie
C’est
à l’esplanade arrière de l’hôtel de ville ce 19 juin, que le ministre de la
santé publique a dénoncé lors de la 7e édition de cette journée,
l’ignorance qui est un facteur de la croissance de la drépanocytose au
Cameroun.
Les enfants drépanocytaires accompagnés de leurs parents |
Maladie héréditaire
transmise génétiquement à l’enfant par le père et la mère, porteurs de
l’hémoglobine anormale S, la drépanocytose touche près de 10% de la population,
donc près de 3,5 millions de camerounais sont porteurs du trait S. La
prévalence de ces derniers étant de près de 20%. Ainsi, c’est sous le thème,
«mobilisation sociale sur la prévention et la prise charge de la drépanocytose
au Cameroun, que s’est tenue la cérémonie. «On
peut effectivement éviter d’avoir un enfant homozygote SS. Tout simplement en
faisant sont électrophorèse pour connaître son statut et en acceptant de ne pas
prendre le risque de faire un enfant avec un autre qui est dans le même statut
AS. Nous devons tout faire pour réduire cette population et l’électrophorèse
qui est l’examen prénuptial recommandé, est l’une des voies» sensibilise
André Mama Fouda, ministre de la santé publique.
Selon ce dernier, il
serait bien de connaitre son statut avant de s’engager à faire un enfant. «J’ai fait le test au centre pasteur où l’on
n’a découvert que ma fille est SS. Ce n’est pas facile d’avoir un enfant
drépanocytaire. Quand elle commence une crise, c’est toute la maison qui est
malade. C’est difficile d’acheter le médicament tous les jours, les
transfusions sur transfusions. C’est vraiment une croix qui pèse» témoigne
Agnès Ondobo. D’après Flore Ngoumagni, avoir un enfant drépanocytaire est quelque
chose de difficile d’autant plus que «C’est
quelque chose à vie. Tu dois la vivre toute ta vie et c’est horrible. Si quelqu’un ne vit pas
cela, il ne peut pas connaître vraiment ce que cela peut faire».
Un calvaire pour ces
parents qui parfois voient leur famille se diviser à cause des charges
psychologiques et financières face aux nombreuses crises et couteuses prises en
charge de leur enfant drépanocytaire. «Quand
elle commence une crise c’est toute la maison qui est malade il y a ces frères
qui l’aide même à pleurer» confit Agnès Ondobo. Pour cette dernière, la
transfusion sanguine est encore plus difficile puisqu’il faut apporter un
donneur et acheter le sang. «J’avais
failli avoir un accident à l’hôpital. J’avais appelé l’enfant de mon beau-frère
pour venir donner le sang quand on le prélevait il est tombé. Je courais pour
mon enfant malade et pour que l’enfant d’autrui ne vient pas mourir. Cela n’a
pas été facile. Quand elle a ses crises, je n’ai plus de courage d’aller vers
ces derniers» raconte-t-elle. Pour
d’autres, après un enfant drépanocytaire, l’on réfléchit sur l’avenir du couple
d’autant plus qu’il est difficile que le conjoint accepte de faire l’examen de
l’électrophorèse. Selon Flore Ngoumagni, si elle a fait son examen et s’est
découvert AS, du côté de son copain s’est un refus catégorique. «Il a dit que ce n’est pas la peine qu’il le
fasse» souligne-t-elle.
Photo de famille de la cérémonie |
Sécurité
transfusionnelle
Sur le plan de la
transfusion sanguine dont a besoin un enfant drépanocytaire, face au faible
taux de don de sang, le ministre de la santé publique appelle à la
participation de tous. «Le programme
national de transfusion sanguine s’organise progressivement pour qu’on ait du
sang sécurisé et en quantité sur l’ensemble du territoire. Le sang est un
produit qui ne se fabrique pas quelque part, donc, si chacun de nous pouvait
donner un peu de son sang, qui sait, ça pourrait aider un enfant drépanocytaire»
lance-t-il. D’après lui, les coûts d’accès aux soins ont été revus à la baisse.
La poche de sang est quittée de 16.000F Cfa, à 8.000F Cfa. La numération
globulo-sanguine de 5.000F Cfa, à 1.200F Cfa. «On a fait des forfaits même en hospitalisation par exemple à l’hôpital
central au lieu de 10 jours à 33.000, c’est 10 jours à 5.000F Cfa. C’est quand
même des approches importantes qui sont faites» souligne-t-il.
En matière de
dépistage, si avant le Centre Pasteur et l’hôpital central étaient les seules
références, quatre structures de santé pourront faire le dépistage notamment le centre hospitalier d’Essos de la
CNPS, le Centre d’animation social et sanitaire(Cass) de Nkoldongo, l’hôpital
d’Emana et l’hôpital gynéco et obstétrique de Yaoundé.
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