Soins et services de santé: Guerre contre les surfacturations

L’Ong Positive generation s’appuie sur le rapport Treatment access watch (Taw) 2014, présenté ce 9 juin, pour dénoncer les mauvaises pratiques dans les formations.

soins de santé, la facturation est lourde

Les ruptures de stocks de médicaments, les tests de dépistages ou de diagnostiques; les surcoûts pratiqués au niveau de la dispensation des services sont entre autres les indicateurs sur lesquels s’est appuyé l’association Positive Generation, pour faire évaluer les soins et autres services de santé au Cameroun en 2014. Sur le plan de l’accès aux soins Vih/Sida, le rapport fait état de 63,1% de centres qui ont connu des ruptures dans les examens biologiques, et 18,1% de centres qui n’offrent pas des soins de traitements d’antirétroviraux (Arv), de cotrimoxazole et antituberculeux. Les surcoûts ont été relevés notamment dans les tests de dépistages évalués à 40,3% et les examens biologiques 67,9% dans les centres hospitaliers. L’association note également que le cotrimoxazole, médicament pour lutter contre les infections opportunistes a été vendu à 4,5% dans ces centres. Dans les formations sanitaires 16,7% exigent plus de 600 fCfa sur la consultation et 55,5% sur des coûts à plus de 1000 FCfa pour l’ouverture d’un dossier de patient. Selon le Taw, «L’indisponibilité du compteur CD4 a été la cause des difficultés observées dans 72,7% des centres de prise en charge».

Pour l’accès aux soins tuberculose, 28% de centres ont connu des ruptures du traitement préventif pour le personnel soignant, 8,3% pour le traitement de la tuberculose multi résistante. Le payement des tests de dépistages sans distinction a été exigé dans 18,3% des centres, avec 14,2% des formations sanitaires qui surévaluent la consultation.

D’après le rapport, 41,4% de formations sanitaires (Fosa) ont vendu le traitement du paludisme grave chez l’enfant; 29,3% en ont vendu chez les femmes enceintes et 28,5% de Fosa ont vendu le traitement simple chez la femme enceinte. Les tests de diagnostics ont été monnayé dans 21,4% centres, 16,5% ce sont mis dans la vente des moustiquaires imprégnées. Selon Belen Tarrafeta, country director de Management sciences for health (Msh), un moindre dysfonctionnement dans la distribution des produits peut affecter la chaîne.

Au terme de ce rapport, Positive generation entends présenter un plaidoyer aux autorités compétentes notamment aux ministres de la santé publique; de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire; des finances et les parlementaires afin de trouver des voies et moyen pour améliorer la contribution de l’État  dans l’accès aux soins des personnes touchées par la tuberculose, le Vih/Sida et le paludisme.

Il s’agit notamment de faciliter la veille sanitaire dans la prise en charge des personnes touchées par les pathologies que sont le Vih, la tuberculose et le paludisme, et élaborer des propositions et recommandations afin d’améliorer des conditions d’accès aux soins. «Le projet Taw 2014 vise à lever les barrières qui entravent l’accès aux soins, en impliquant à tous les niveaux, les différentes parties prenantes de l’offre des soins de santé» développe Nicaise Bissek, Co-présidente de Positive Generation.