Grève dans les hôpitaux publics: Le ministre de la santé publique peine à résoudre le problème



Ambiance auprès des manifestants à l’hôpital Central de Yaoundé et au Centre hospitalier universitaire (Chu), le lundi 1er juin.



Les infirmiers du centre hospitalier universitaire font grève
«Nous voulons l’application de la tarification des soins prévue par le décret N°87-529 du 21/04/87 signé par le président Paul Biya», «le recrutement massif du personnel soignant formé», «La distribution discriminatoire des primes et quotes-parts». Telles sont les réclamations exposées sur les pancartes que brandissaient des infirmiers en grève, le lundi 1er juin à l’hôpital central de Yaoundé. Assis à même le gazon devant le portail de l’établissement hospitalier.Suivant le mot d’ordre d’arrêt de travail du 15 mai dans les hôpitaux publics, qui avait été suspendu. Pour donner une chance aux négociations engagées par le ministre de la santé publique.Au Chu, c’est le même climat.Installés sur des bancs dans la cours, jouant au balafon, les grévistes attirent l’attention des passants et des malades.«Nous nous battons pour vous» crie une manifestante à l’intention d’une stagiaire de l’hôpital central. «Et nous vous soutenons» répond la concernée qui s’enquiert de la situation auprès des défenseurs de sa cause. Il lui est énuméré les problèmes qui minent ce secteur.
Il s’agit notamment de dénoncer la non prise en charge des personnels de santé malades et de leur famille nucléaire, alors qu’une police d’assurance-maladie et assistance est souscrite au frais des contribuables, pour plus d’un milliard de francs Cfa au profit des membres du gouvernement et de leur famille nucléaire;le mauvais classement professionnel des personnels de santé (Bacc+3= 8e catégorie ou catégorie B1 et B2); le silence observé dans le traitement de certains dossiers de contractualisation à la fonction publique depuis 2010.
Pour les manifestants, la situation des infirmiers empire d’année en année. «Tout le monde est partie en retraite. Maintenant quelqu’un peut se retrouver seul avec 30 malades. On fonctionne une personne par équipe contre 30 malades alités et en dehors de ces derniers, il peut avoir des malades externes qui viennent en pansement », agrémente Elise, une infirmière à l’hôpital Central qui plaise pour «le recrutement de nos jeunes collègues qui sortent des écoles». Selon cette dernière, pour ceux qui ont déjà 12 ans de service, l’État ne considère que 4 ans parce qu’on les a recruté 7 ans après en tant que décisionnaire. Ainsi ils n’auront droit à aucune prime dans un salaire qui varie entre 38.000 à 50.000 F Cfa. «D’après les textes, on doit reverser le personnel de santé à la fonction publique après 5 ans de service. Mais on se rend compte qu’après 7 ans rien n’est fait. Vous êtes au même grade avec quelqu’un, mais vous percevez 40.000 F Cfa et l’autre à 100.000 F Cfa. On a l’impression qu’il ya deux poids deux mesures» fulmine Prospère Ekassi. En plus, «Administrativement parlant, on ne sanctionne pas une demande d’explication, mais ici à l’hôpital centrale on sanctionne», ajoute Ndjiki Fils Emmanuel.

Manifestation à l'hôpital central de Yaoundé
Le langage de sourds
Du côté du centre hospitalier universitaire, le personnel réclame des arriérés de salaire de 1991 à 2014. «Ce pays a vécu la crise depuis plus de 16 ans. A cette époque, tout le monde avait une avance salaire mais n’était pas payé. Aujourd’hui, les aérés d’avancement ont déjà été réglé dans toute la république sauf ici au CHU. Cela s’évalue à 3 milliards 600millions de cette époque jusqu’en 2014 et sans compter celui de 2015» évalue Awono Essomba Luc Charlie, président des syndicaliste au Chu. Ici les grévistes soulignent également le non-paiement jusqu’à présent des droits des ex-licenciés de 1997 du Chu de Yaoundé. 
A l’hôpital Central, la direction ne se sent pas perturbé. Ici,«Pour le moment ça se passe très bien. Il n’y a pas d’impact, j’ai un effectif d’au moins 700 personnels, ils sont en train de travailler.Donc les malades n’ont pas souffert de cette grève. Vous avez d’ailleurs vu le grand portail ouvert» déclare Pierre Joseph Fouda, directeur général.Il a pris des dispositions afin d’éloigner les grévistes des malades. «Je leur ai tout simplement demandé de se mettre hors de l’hôpital et de faire grève. A Mon avis il n’y a pas raison de faire grève, parce qu’on ne fait pas grève lorsqu’on discute» soutient-il.
Au Chu, «le directeur ne reçoit pas» tranche la secrétaire. D’ailleurs «il n’est pas là», lance-t-elle aux journalistes tenaces. «Nous leurs offrirons un service minimum car nous avons quand même prêté serment» soutiennent les grévistes.Promettant de maintenir le mouvement jusqu’à nouvelle ordre.  

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