Cameroun: sur le fil des tensions

Les Policiers armés le visage renfrognés en bordure de route, parfois le grondement des hélicoptères ou le bruit des sirènes des voitures de polices qui filent sur la route pour une destination inconnue. Telle sont les images qui ressortent en ce moment au Cameroun. La population vit dans la crainte d'une guerre. De simple bruit, feu ou cris sont amplifiés. "Dans la nuit du 6 octobre, j'ai entendu des bruits et tellement eu peur que j'ai laissé mon lit pour me couché au sol. Au cas où si on guette par ma fenêtre on ne me verra pas" confit une étudiante qui habite le quartier Cradat à Yaoundé.
Selon certains Camerounais, la peur est présente au point que pour sortir de chez eux ils doivent d'abord vérifier si les autres le font. Les postes radios sont allumées 24h/24h pour ne pas rater une miette sur le déroulement des élections ou sur des informations qui pourrait alerter l'opinion publique. "Ma radio reste allumer tous ces jours pour que je puisse être au courant sur ce qui se passe dans les différentes villes du pays" confit un client dans un bar.
Après les troubles de la semaine passée, les camerounais vivent sur des charbons ardents. "Après les coups de feu qui ont eu lieu à Douala (capital économique du Cameroun), je suis allé acheter des provisions pour mettre à la maison au cas où les émeutes commencent comme celui de février 2008, je m'enferme chez moi avec ma famille" confit un commerçant dans une causerie au marché Acacia de Yaoundé.
Dans les lieux de prières, la peur s'est fait ressentir au point où l'Archevêque Victor Tonié Bakop de l'Eglise Catholique a instauré une semaine de prière pour la paix au Cameroun. Chaque jour des messes et des prières sont faites à l'Eglise avec la participation des milliers de camerounais sur tout le territoire. "La seule solution pour demander la paix, c'est par la prière et regroupé à l'Eglise comme nous le sommes maintenant, nous rassure un peu, parce que on a l'impression que ce sont tous les camerounais qui veulent éviter la guerre comme cela s'est produit dans tous les pays où l'on a fait des élections cette année" affirme Pierre Messi, un fidèle de la Chapelle d'Obili à Yaoundé. Pour d'autre, le calme sera sûre à un ou deux mois après les élections.

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