Rentrée scolaire: Cafouillage et débrouillardise dans les agences de voyage
La
plupart des responsables accordent plus de prix aux recettes qu’à la sécurité
de leurs passagers.
Il est 8h au Carrefour
Biyem-Assi de Yaoundé et c’est l’embouteillage. De ce lieu jusqu’au quartier
biscuiterie, ce sont les allers et venues des bus dans les agences de voyages
installés de part et d’autre de ce tronçon. Des bagages installés à même le sol
dans les coins et recoins des agences ; une longue file d’attente de plus
d’une cinquantaine de personnes attendent payer leurs billets de voyage ; tandis
qu’un agent d’agence scanner en main, inspecte les bagages des passagers prêts
à embarquer; passants et commerçants entrent et ressortent de ces agences comme
dans un moulin. Il y a foule dans les agences de voyages de Biyem-Assi en cette
grande mouvance de la rentrée scolaire. Et Face à la foule certaines agences
tentent tant bien que mal de maintenir la sécurité. «Ici à Moghamo Express, nous avons un scanner détecteur de métaux et des
agents qui sillonnent dans l’agence. Mais avec la rentrée scolaire et
l’affluence ce n’est plus aussi rigoureux qu’au début. Il y a certains points
comme celui de la carte nationale d’identité (Cni) qui est obligatoire pour
s’enregistrer chez nous», explique Stephen Fon, chef d’agence.
Ici à part quelques
rares chargeurs et bagagistes, personnes ne prêtent attention à son voisin. L’on
constate que la protection à l’intérieur du bus est prise en compte au
détriment de celui de l’agence en elle-même. «J’ai vu la police utiliser les scanners pour détecter les métaux,
j’étais obligé de payer ma part. Ce n’est qu’avec ça que j’essaye de voir si
des personnes louches veulent voyager par mon agence. Donc tous les sacs qui
sont là-bas, et les passagers sont scannés à la dernière minute. C’est le seul
moyen que je peux utiliser maintenant. S’il y a des suspects bien que je n’en ai
pas encore rencontrés, nous sommes prêts à appeler le 1500», souligne Lucas
Ngoune, chef d’agence à Internationaline.
Au quartier Mvan, lieu
où pilule plus d’une dizaine d’agence de voyage, c’est la même ambiance. Ici la
seule différence vient du fait de la présence des transporteurs clandestins.
Ces derniers, face à l’affluence dans les agences de voyages vient proposer
leurs services aux passagers pressés de voyager. Devant l’agence de voyage
Navette, un minibus s’est positionné et l’on y interpelle les voyageurs pour y
faire le plein. «Douala, on part! Mon
frère, ma sœur, vous n’êtes pas pressés, venez on part. Va payer ton billet au
chauffeur», accoste un porteur. Là bagages et clients sont directement
installés dans le bus sans mesure de sécurité. Aucune vérification de la Cni,
ni du passager monté à bord et encore moins de la contenance du bagage n’est
tenue en compte. Un peu plus bas un personnel de couleur rouge demande à un
chargeur de lui trouver des passagers pour la destination de Boumnyébel. Après moult
tractation ces derniers s’entendent sur les frais du chargeur qui se met à
crier, «Boumnyébel quatre places».
Lorsqu’un passager lui demande: «c’est
combien», à lui de répondre: «Je ne
sais pas. Va négocier avec le personnel rouge stationné là-bas». Une
technique qui marchera au point où, quelques minutes plus tard ayant fait le
plein, le personnel glisse une somme d’argent au chargeur et s’en va. Les uns
et les autres, ne tenant comptent d’aucune mesure de sécurité.
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