Responsabilité: Yaoundé rejette tout sur l’Union africaine
Le porte-parole
du gouvernement a réagi face à la grogne des militaires.
« Nos soldats savent que le Cameroun ne leur
doit rien. C’est à Addis-Abeba où est logée l’Union Africaine, qu’ils auraient
dû aller manifester. Ils n’y sont pas allés parce que probablement, ils n’en ont
pas les moyens. Cette manifestation ne s’adresse pas au Cameroun ou au
camerounais ou aux institutions du Cameroun, cette manifestation s’adresse à
Addis-Abeba». C’est la réponse du ministre de la communication (Mincom),
Issa Tchiroma, suite à la marche de protestation de plus d’une centaine de
militaires camerounais contre le non-paiement de leurs primes par leur
employeur. En tout «huit mois de primes impayées,
pour la période allant de février à septembre 2014, date du transfert
d’autorité de la MISCA placée sous la responsabilité de l’Union Africaine, vers
la MINUSCA qui, comme son nom l’indique, dépend directement de l’ONU», comme le souligne Issa Tchiroma.
Le ras-le-bol des militaires
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Ainsi
pour ce dernier, la décision du Chef de l’Etat « de faire procéder au paiement immédiat, et par anticipation sur la
régularisation à venir de l’Union Africaine, des arriérés de primes réclamées,
à hauteur d’environ 6 milliards Fcfa», n’est qu’une solution au préjudice subi
par les militaires camerounais. En raison de ce que «ceux-là donnent de leurs vies, donnent de leurs sangs» pour la
nation, souligne-t-il. Insistant du fait que, «ce
problème ne nous concerne pas. Nous subissons. C’est simplement parce qu’ils
sont au Cameroun, qu’ils ont manifesté pour dire à Addis-Abeba que, ce qui se
passe à Addis-Abeba, nous ne sommes pas d’accord».
Des démarches
pourtant engagées avant
D’après le porte-parole du gouvernement, pour
régler ce problème, plusieurs démarches avaient été entreprises par le
gouvernement camerounais. De ce fait, une mission d’explication du Chef d’État-major des armées avait déjà été engagée le 23 février 2015, auprès des
militaires dudit contingent, apprend-on. Ceci «afin de les informer des démarches entreprises par le Gouvernement
camerounais vers la Commission « Paix et Sécurité » de l’Union
Africaine, interlocutrice diplomatique des pays ayant fourni des contingents à
la MISCA, et à qui incombe normalement la charge du paiement des primes
réclamées», précise-t-il. Selon lui, face à la situation qui perdurait, le
Ministre délégué à la Présidence chargé de la défense, s’est personnellement
rendu le 30 août au 02 septembre 2015, au siège de l’Union Africaine à
Addis-Abeba, «pour porter cette situation
devenue préoccupante, à l’attention du Commissaire « Paix et
Sécurité » de l’Union Africaine».
Bien que des assurances avait alors été données
à Edgard Alain Mebe Ngo’o quant aux démarches engagées pour finaliser la
procédure devant conduire au règlement des arriérés, cette information portée à
la connaissance des militaires concernées n’a eu aucun effet chez certains.
D’où la marche de ce mercredi 9 septembre.
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