Sécurisation du Golfe de Guinée: L’Union européenne évalue son soutien



C’est sous fond de débat sur les avancées enregistrées dans le processus de sécurisation du golfe de Guinée, que s’est tenue le 3e comité consultatif du projet Routes maritimes critiques du Golfe de Guinée (Crimgo), du 16 au 17 avril à Yaoundé.
La séance s'ouvre en présence d'expert
Estimé à 565 millions et 2 milliards de dollars de perte par an,la piraterie dans le Golfe de Guinée inquiète malgré une réelle baisse de ces différentes attaques maritimes. Selon Françoise Collet, chef de délégation de l’Union Européenne, malgré une réduction de 18% du nombre d’incidents entre 2013 et 2014, le Golfe de Guinée demeure la 2e zone la plus dangereuse au monde avec 104 incidents recensés en 2014.


Ainsi, les actes de pirateries, les attaques à main armée en mer, et d’autres activités illicites sont un frein au développement économique des pays du golfe de Guinée. Les secteurs visés sont notamment celui de l’import-export et des pêches illicites. Ce dernier serait le plus élevé avec un taux de 37% des prises dans les eaux ouest africains, estimé à 1,3 milliard de dollars par an, pour les pays concernés donc le Cameroun.«Les attaques sont de plus en plus violentes avec 66 membres d’équipage pris en otage en 2014. Il importe donc de ne pas se réjouir prématurément des progrès enregistrés et d’intensifier les efforts pour contrer  cette criminalité en pleine mutation» souligne-t-elle.
Les acteurs du projet Crimgo
Suite à ces faits récurrents, les résultats du projet sont évalués chaque année.«Tous les ans, on organise ce séminaire afin de faire le point sur l’état d’avancement du projet Crimgo, et sur les perspectives futurs pour ce projet qui s’étend jusqu’à janvier 2017» confit Thomas Tarrade, expert auprès du Centre Interrégional de coordination (CIC). D’après Guillaume Zeke, représentant du ministre de relations extérieures, l’objectif des travaux est de procéder à une revue d’ensemble du projet Crimgo, en évaluant les activités depuis la dernière rencontre en 2014. Il s’agit de prendre connaissance des activités en cours et d’évaluer de manière générale la mise en œuvre des principaux axes du projet qui poursuit sa troisième année de fonctionnement.Doté d’un budget de 4,5 millions d’euros depuis sa mise sur pied en janvier 2013, le projet Crimgo a permis notamment à l’adoption par la Cedeao d’une stratégie maritime intégrée en mars 2014, à la création du centre interrégional de coordination en septembre à Yaoundé, et à l’ouverture le mois dernier, du centre de coordination maritime de la Zone E à Cotonou.

Le projet CRIMGO apporte ainsi un soutien à 7 États du Golfe de Guinée donc, le Cameroun,  le Bénin, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Nigeria, Sao Tomé-et-Principe et le Togo; et aux 3 organisations régionales (CEDEAO, CEEAC, CGG), notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de leur propre stratégie de sûreté maritime définie par le Code de conduite élaboré à Yaoundé. Le Ghana et la Côte d’Ivoire sont associés en tant qu’États qui accueillent les deux institutions régionales de formation.«Le projet compte trois composantes. Une de formation, qui est destinée aux États de la région et repartie en deux niveaux pour les décideurs et les opérateurs, à travers des stages qui ont lieu dans les universités maritimes d’Abidjan pour la partie francophone et Accra pour la partie anglophone» expose Thomas Tarrade.
Le 3e comité consultatif du projet Crimgo se tient donc dans un contexte marqué par l’adoption, en mars 2015, du plan d’action de l’UE liant sécurité et développement pour le Golfe de Guinée, ainsi que la préparation d’un nouveau groupe programme d’appui avec une enveloppe de près de 5 milliards de francs Cfa.





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