Soins de Santé: Petit à petit, le naturel se fraie son chemin
Ils
sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la médecine traditionnelle pour
trouver la guérison à leur mal.
Marché central de
Yaoundé ce 6 avril 2015. Des plantes médicinales exposées sur une bâche à même
le sol, différents produits en bouteille dans un grand sac ouvert, un homme
assez mûr harangue la foule, à l’aide d’un porte-voix. Quelques minutes après, une
foule d’une vingtaine de personnes, entourent le tradi-praticien qui présente à
ses spectateurs les différents produits qu’il fabrique ainsi que les maladies
qu’il soigne. Sortant un produit de son sac, ce dernier le propose pour lutter
contre les maux de ventre et diarrhée.
Mais pour prouver de l’efficacité de son produit, le tradi-praticien effectue un
test sur des cobayes volontaires sélectionnés sur place. «Mes produits sont naturelle et efficace. J’ai déjà traité beaucoup de
gens ici et ils peuvent témoigner. Je ne suis pas là pour vous perdre du temps»
se justifie le «médecin» devant ses auditeurs.
Attentif et prêts pour
l’essai des produits, les spectateurs tendent leurs mains vers ce dernier qui y
verse son produit et demande de le lécher. Sans hésiter ces derniers s’exécutent.
«C’est grâce à ce monsieur que j’ai commencé
à prendre les produits naturelles et je n’ai jamais regretté. Quand je ne suis
pas sûre de la posologie du produit, je l’appelle et il m’explique» témoigne
un client qui vient de consommer le produit distribué. Typhoïde, kyste ovarien,
chlamydias, mal de dos et mal de reins, sont des maladies que l’homme dit traiter.
Une prescription à
suivre méticuleusement, au regard de la faible durée d’expiration des produits
naturelle. «Les médicaments naturelles
liquides (eau + plantes) n’ont pas une même durée que ceux en poudre. Quand on
prescrit un produit liquide, c’est pour que le malade l’utilise dans les jours
qui suivent au risque de voir le produit fermenter ou perdre de son efficacité.
Tout dépend de la fabrication mais avec un produit en poudre l’on a une plus
longue durée d’expiration» affirme Valéry Ntsogo, biologiste.
Ils sont de plus en
plus nombreux dans les espaces publics, marchés et carrefours des villes
camerounaises à exercer cette activité au quotidien. Mais l’étiquette de charlatan
leur colle toujours à la peau. Pour Valéry Ntsogo, il ne faut pas confondre les
naturalistes aux marabouts et aux commerçants que l’on rencontre aujourd’hui
car si les premiers veulent à tout prix soigner avec leurs médicaments
naturels, les seconds par contre cherchent à vendre leurs produits par tous les
moyens. «La thérapie naturelle soigne à
travers les composantes du thérapeutes alors que les commerçants sont des
vendeurs d’illusions» soutient-il.
Bien que souvent décriée,
la médecine naturelle semble gagner de jours en jours des adeptes. Avec la
présomption d’un gage d’une bonne santé et d’une espérance de vie plus élevée.
Certains faisant référence aux ancêtres qui auraient une vie plus longue grâce
à la médecine naturelle. «Nos
grands-parents n’avaient pas les maladies que nous avons aujourd’hui donc s’il
faut tourner aux vertus des plantes pourquoi pas. Du moment que cela traite, je
suis pour, parce que le chimique n’est pas très saint à long terme» argumente
un inconditionnel de la médecine naturelle.
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