Sport et santé: La Cofey renait avec de nouvelles valeurs
Après
deux années d’absences, la présidente de l’Association camerounaise sport et
développement (Spodev) a relancé la course féminine de Yaoundé (Cofey) ce 19
avril au boulevard du 20 mai.
La course est lancée |
Il est 8h50 et le top
départ est lancé pour cette 7e édition de la course féminine de
Yaoundé. Elles sont 150 sur plus de 300 participants attendues, à s’échapper
des rangs pour pouvoir tenir dès le départ la tête de la compétition. Une
réussite pour la Cofey qui durant deux ans, n’a pu organiser cette compétition
féminine. «Ce dimanche la Cofey est à sa 7e édition après deux
années d’absence. Ceci prouve combien le chemin a été long et que toute
entreprise de longue haleine est difficile. Nous revenons avec un nouveau mode opératoire qui est la fête, la joie des participantes à
la remise des médailles» affirme Louisette-Renée Thobi, présidente du Spodev.
Top départ |
Pour la grande majorité
présente, l’objectif est de participer qu’importe le rang final. «C’est la
curiosité qui m’a amené ici au boulevard. Je voulais aussi voir de quoi il
s’agit réellement et par ma présence, j’espère encourager les efforts d’autres
femmes. Je ne vise pas la tête de la compétition car l’important pour moi c’est
de participer avec mes amies» affirme une participante.
Et le fait de débourser
3000francs Cfa comme frais de participations n’a pas empêché l’engouement de ces
femmes venues nombreuses. Selon une grande majorité, l’argent dépensé a été
vite compensé par les visites médicales effectuées.«Je suis très engagée dans
cette course pour ma santé car le sport et la santé vont de pair et à côté de
l’argent dépensé pour l’inscription, on a bénéficié des visites médicales donc
on est vraiment motivé» confit Michelle Toukam.
A chaque participante, sa méthode |
Une visite médicale qui
a poussé certaines à venir s’inscrire le jour-J pour y avoir droit. «Je suis
venu ce matin sous invitation et ne savait vraiment pas de quoi il s’agissait.
Quand j’ai demandé, on m’a fait part de cette course féminine et que je devais débourser
3000 francs pour ma participation. J’ai demandé pourquoi les 3000, ils m’ont répondu
que c’était par rapport à la visite médicale. J’ai donné mes 3000 francs mais maintenant
je ne peux faire ni la visite médicale, ni la course parce que j’ai d’autres
engagements et je ne peux attendre» souligne une participante.Un imbroglio que
la présidente n’a pas manqué de souligner.«Je vais vous faire une confidence.
La majorité venait pour se faire dépister. Elle ne venait pas pour rien» confit
Louisette-Renée Thobi.
La grande gagnante fait un dernier sprint |
Les
grands gagnants
Plusieurs minutes après
le départ, les compétiteurs de la course se manifestent. Carine Tatah prend la
tête du peloton et achève sa course en 40 minutes 4 secondes. Une évidence pour
cette habituée des grandes compétitions notamment celle du Mont Cameroun. «Je
suis vraiment contente de participer à cette course féminine. J’ai pu gagner
parce que la différence entre mes concurrentes et moi, c’est que je compétis
depuis avec les grands. J’ai une grande expérience en la matière» souligne la
gagnante. Elle sera suivie de près par Aristide MeliCezono avec 41 minutes 8
seconde, puis viendra la troisième de la catégorie course populaire Confidence
Boyo avec une durée de 46 minutes 21 secondes.C’est ainsi qu’au fil de la
course, les leaders se sont dévoilées notamment dans les catégories, course
populaire, courses handicapés (tricycle et fauteuil roulant), course jeunes,
course des 36-39 ans, 40 à 44.
Du côté des handicapés,
10 participants ont pris part à la compétition. Au final, sur 150 participants
qui ont pris le départ, 120 ont pu atteindre l’arrivée donc 7 cas conduits à
l’hôpital et 23 démissionnaires.
Les vainqueurs
-Course
populaire
1) Carine Tatah
(40’04’’)
2) Angèle Aristide Meli Cezono
(41’08’’)
3) Confidence Boyo
(46’21’’)
-Course
jeune
1) Carma Bis Thobi
-
Course des 36 – 39 ans
1) Mbadjeu (1h 13’47’’)
2) Alimatou Nfoundi (1h
19’41’’)
3) Lamana Oumar (1h
20’47’’)
-
Course des 40 – 44 ans
1) Joyce Nguede (1h
12’27’’)
2) Françoise Edang (1h
13’11’’)
3)AbomoMvom (1h
20’45’’)
-
Course des 45 – 49 ans
1) Carine Bonckire
(50’22’’)
2) Agnès Pabiapsi (1h
14’47’’)
3) Marie Tchouafi (1h
20’37’’)
-
Course des 50 – 54 ans
1) Eunice Nfor (50’30’’)
2) Ebela Mbarga (1h 09’08’’)
3) NaahYuwong (1h 12’34’’)
-
Course des 55 – 59 ans
1) Yvette Moukouri (1h
17’31’’)
2) Njimefo Née Nkone
(1h 33’27’’)
3) Inès Engama (1h
34’48’’)
-
Course des 60 – 64 ans
1) Madeleine Mama (1h
31’28’’)
-
course handicapés tricycles
1) Valérie Azo’o
(2’52’’5)
2) Anastasie Essa’a
(3’10’’6)
3) Jeannette Molle
(3’29’’1)
-
Course des handicapés fauteuils roulants
1) Marie Cresence Ebie
(4’16’’4)
2) Jacqueline Ndzengue
(5’41’’3)
3) Olga Ngo Njom
(6’35’’7)
-
Prix spécial du meilleur ambassadeur Cofey
Le ministère des arts
et de la culture
Interview
Louisette-Renée
Thobi
«Nous avons un projet qui dure déjà 9 ans et
au niveau du sponsoring cela ne suis pas»
La
présidente de l’Association camerounaise Spodev donne son avis sur la 7e
édition de la course féminine où elle a participé.
Quelles
sont vos impressions à l’arrivée de cette course ?
Cela fait longtemps que
je n’ai plus fait de compétition. La dernière fois que j’en ai fait un c’était
en 2007 au Maroc.A l’époque, j’avais fait plus de deux heures. Là, je crois que
j’ai fait moins de 2 heures et je suis très contente.Et le temps ici n’est pas
importante, c’était de partager l’idéal que poursuit l’association camerounaise
sport et développement: «Toutes les courses se gagnent à la distance». Et c’est
pour cela, qu’il fallait que je sois avec les femmes pour qu’elles sentent que
ce que je dis, je le fais. C’était donc très important pour moi aujourd’hui de
prendre le départ. Et comme j’ai terminé sur mes jambes, je suis doublement
satisfaite. Ce que je peux dire déjà à l’avance,c’est que l’année prochaine
cela commencera un peu plus tôt avec un départ de 7h précise respecté.
La particularité de
cette édition est cette fête populaire, cette joie.C’est le moment de partage
dans la célébration à chaque médaille.Parce que je suis sûre que parmi ces
femmes-là, personnes n’a jamais remporter une médaille dans leur vie.
Quel
est votre état d’esprit par rapport à la Cofey ?
Au niveau de l’association,
nous y croyons depuis 2006 et nous ne nous découragerons pas malgré les embuches
et les difficultés. La preuve vous êtes là, les femmes sont contentes et c’est
le plus important. Vous savez toutes les courses se gagnent sur la distance.Nous
avons passé deux années sans organiser la course féminine de Yaoundé. Là, nous
revenons avec un nouveau mode opératoire
et c’est la fête. Pour moi c’est un succès.Je suis vraiment satisfaite de
l’organisation, de tous ceux qui ont cru en notre projet cette année.
Quelles
sont les difficultés rencontrées ?
L’absence d’annonceurs,
de sponsor c’est-à-dire que nous avons un projet qui dure déjà 9 ans et au
niveau du sponsoring cela ne suis pas. Mais
j’aimerais quand même profiter pour dire merci à Biopharma, qui a quand même fait
un grand effort à la dernière minute. Ils ont entendu parlerde la course et ils
ont dit Ok, on rattrape ce que nous pouvons.Donc si une partie des femmes sont
habillées, c’est grâce à Biopharma. Maintenant le grand appel que je peux
lancer c’est qu’au niveau de la sous-région, au niveau de l’Afrique, que les
projets des femmes soient pris en comptent. Qu’on nous accompagne etqu’on cesse
de nous prendre vraiment pour les petites ménagères de la maison. On a des
projets soutenez-nous, accompagnez-nous. C’est des projets vivables et la
course féminine de Yaoundé se bat contre le cancer, contre les maladies
cardiovasculaires notamment l’hypertension et le diabète.
Quel
est le bilan de la visite médicale effectuée sur les participantes ?
Il sera difficile de
faire un bilan tout de suite. Un point de presse sera donné pour rendre compte
des résultats du bilan. Mais ce que je peux déjà vous dire, c’est qu’on a
détecté un cas de leucémie chez une gamine de moins de 25 ans.Elle ne savait
pas et on l’a détecté ici. On a détecté aussi de petite pathologie au niveau du
dépistage du cancer, donc les femmes sont directement prises en charge. Mais un
bilan sera donné véritablement d’ici 2 semaines.On a également éliminé une
cinquantaine qui ne pouvait pas prendre part à la course pour des raisons
médicales parce que soit, elles avaient des problèmes cardiaques, soit la
tension était trop élevée même quand on demandait à la dame de se reposer.Mais je
suis très contente de savoir que c’est un projet que les femmes apprécient.
Commentaires
Enregistrer un commentaire